Plus de la moitié des salariés de la fonderie MBF, sous-traitant automobile basé à Saint-Claude dans le Jura, ont manifesté devant l’usine Stellantis de Sochaux ce mardi pour dénoncer le désengagement de ses principaux clients, Stellantis et Renault. La direction sochalienne de Stellantis dément.
Au moins 150 salariés de la fonderie MBF Aluminium, basée à Saint-Claude dans le Jura, ont manifesté ce mardi matin devant l’usine Stellantis (ex-PSA) de Sochaux. Soutenus par des confrères de syndicats du pays de Montbéliard.
MBF est en redressement judiciaire depuis le 4 novembre dernier. En cause, notamment, selon le communiqué de l’intersyndicale « PSA et Renault qui n’ont pas respecté les engagements de volumes [N.D.L.R., de commandes] initialement prévus ».
Les manifestants filtraient les poids lourds roulant en direction de l’usine, côté Sochaux. Et exhibaient fièrement les pièces - notamment des carburateurs - fabriquées dans leur fonderie.
« La peur du lendemain, elle est là »
Au cœur de la manifestation, Hasan, en CDI depuis vingt-cinq ans, a connu les grandes heures de l’entreprise, avec « 1 600 salariés sur plusieurs sites ». Ils sont aujourd’hui 280, dont 80 CDD.
Les potentiels repreneurs auraient été, pour l’heure, découragés par les perspectives de commandes. À court terme, « un plan prévoit la suppression de 80 postes. Ce que l’on craint c’est que ce soit une solution tampon pour se retrouver dans la même situation dans deux ans », explique Nail Yalcin, de la CGT, qui appuie : « La peur du lendemain, elle est là. »
Accusée de se désengager, la direction sochalienne de Stellantis dément : « En 2012, PSA avait aidé à sa reprise et assuré le maintien des commandes, et c’est encore le cas aujourd’hui. L’idée que l’on se désengage est fausse. Nous sommes prêts à maintenir le niveau de commande actuel à un futur repreneur. »